Analogie du trip, premier stade

Voilà un petit texte que j'ai pondu, à la base pour le copain qui veut s'initier aux champis. Comme je te l'avais dit, il est totalement vierge sur la question, de vbonne volonté et très positif et ne voulait pas que je lui en dise trop, pour ne pas être "spoilé". J'ai quand même insister pour qu'il se renseigne un minimum, histoire qu'il me demande pas toutes les deux minutes si "ça, c'est normal"...
Tu remarquera que je me suis inspiré de ton analogie du cerveau machine à routine, qui fonctionne très bien.


"Il faut considérer le cerveau comme une machine à créer des machines. Les machines créées nous servent à accomplir nos taches de la manière la plus économique possible: c'est ce que j'appelle les routines. Notre cerveau ADORE les routines. Il est très fort pour déléguer le travail à ses sous-machines, et plus il les fait bosser, plus elles deviennent efficaces, au point de se faire oublier, au point de ne plus avoir l'utilité d'en créer d'autres, même si elles auraient pu être encore plus performantes. Parfois c'est dramatique: moi je suis dépressif par exemple, et j'excelle à utiliser mes machines à broyer du noir. je ça très, très bien. Il suffit que quelque chose d'agréable m'arrive pour qu'instantanément mes machines à déprime se mettent en branle pour me replonger très efficacement dans la morosité. Non pas que c'est bien ou que j'aime ça, mais mon cerveau le fait foutrement bien, et comme il aime rester dans sa routine, il préfère un état, même pas génial, qu'il connaît, plutôt que de prendre le risque de créer une nouvelle machine (qu'il va falloir entrainer) qu'il ne connaît pas.

La suite de l'analogie, après ce préambule, c'est ce que j'appelle l'analogie du trajet de la maison.
Quand tu sors, et que tu reviens du travail par exemple, tu vas prendre toujours le même chemin. Après tout, c'est le plus rapide, le plus agréable, mais peu importe: ce chemin te mène du point A au point B et c'est tout ce qui compte. Tu es tellement habitué à prendre le même chemin que tu peux le faire même le nez plongé dans ton smartphone ou plongé dans de profondes pensées.
Et puis un jour, le LSD ou la psilocine passe par là. D'un coup, votre cerveau oublie ses routines, ou du moins, va cesser d'ignorer les autres possibilités. C'est ce moment, dans mon analogie, où pour une raison X ou Y, tu décides de ne pas prendre le chemin habituel, mais de passer une rue plus loin. Tourner à ce coin là plutôt qu'un autre. Tu connais ta destination, mais tiens, on va changer un peu. Et là, plus question de rester dans ses pensées ou sur son téléphone. On relève la tête, on regarde notre environnement. C'est à la fois familier et dépaysant. Vous voyez cette jolie maison avec un façade drôlement décorée. Vous voyez que là, la route a été refaite récemment, ou que cette maison n'a pas de rideaux et vous y jetez un oeil distrait. Tu n'avais jamais vu ce petit parc non plus, à deux rues de chez toi. Etc, etc.
Tu es en éveil, tout attire ton attention, tu es stimulé par cette sortie de routine.

Voilà, l'idée derrière les psychédéliques, c'est ça: le petit truc qui va faire que pour une fois, toi, tes pensées, vont prendre un autre chemin. Ca ouvre la porte à de nouvelles perspective, et qui sait, peut être que ce chemin découvert est non seulement plus rapide mais aussi bien plus joli, moins bruyant peut être.
Ca, c'est ce que va proposer une petite dose à une dose moyenne. Pour les doses plus chargées, bah l’analogie marche toujours, c'est juste qu'il faut s'imaginer qu'on vous a largué par hélicoptère dans la ville d'à côté

J' aime plutot bien l'analogie du chemin de A à B, par contre moi j'aurai formulé ça sans changer de chemin, on emprunte toujours le même chemin que tout les jours, sauf qu'on remarque les détails auquels on ne prétait plus attention. Style le rideau entre ouvert, la maison avec ses lucarnes qu'on n'avait jamais vu, l'odeur de la boulangerie, les oiseaux... Dans l'essence c'est comme ça que je vois les psycadélique, une façon de changer le coloris des choses que l'on pensait connaitre par coeur.

Pour le rattacher aux routines, c'est un peu comme si la machine ne pouvait pas fonctionner aussi éfficacement qu'habituellement, du coup ton cerveau se retrouve à devoir réalouer des ressources a une machine parfaitement huilé, en se faisant la machine change légerement et de manière irrémédiable. Utilisé différemment, elle intégra cette nouvelle perspective.